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Principales caractéristiques et enjeux

Des milieux aquatiques fortement modifiés par l'homme

Le moulin Péroux sur la Veyle

 Le lit du cours d’eau a été considérablement anthropisé au cours des derniers siècles. D’une part, de nombreux moulins ont été construits sur le lit des principaux cours d’eau du bassin versant, afin d’en utiliser la force motrice pour la meunerie principalement. Ces ouvrages (dont certains sont visibles ici), toujours présents aujourd’hui dans des états de conservation variables, ont pour la plupart perdu leur fonction originelle, mais gardent un impact important sur le fonctionnement de la rivière : maintien du niveau du cours d’eau (ce qui donne au cours d’eau un profil en « marche d’escalier »), blocage des sédiments transportés par l’eau au niveau des ouvrages (on parle de « rupture du transport solide »), créations de « plans d’eau » à l’aval de chaque moulin consécutives à l’érosion causée par la chute d’eau, etc. Tous ces facteurs possèdent un impact important sur le fonctionnement hydraulique et écologique de la rivière, que le Syndicat Mixte Veyle Vivante s’emploie à gérer.

 
 
D’autre part, dans la deuxième moitié du XXème siècle, le lit de la rivière a également fait l’objet d’importants travaux de curage et recalibrage afin de favoriser le développement de l’agriculture intensive. Ces travaux avaient pour objectif le gain de surface cultivable par recalibrage du tracé sinueux de la rivière existante en canal rectiligne, favorisant également l’accélération des écoulements nécessaire au drainage efficace des terres promises à la culture. Ces travaux ont eu pour conséquences une accentuation des phénomènes hydrauliques (crues et étiages), ainsi qu’un appauvrissement écologique du cours d’eau et des milieux humides qui lui sont associés.

 





Une zone inondable importante et active

La Veyle en crue (février 2009)

Lors des périodes de forte pluviométrie, l’eau de la Veyle (et, dans une moindre mesure, de certains de ces affluents) déborde de son lit et recouvre les terrains environnants sur de vastes surfaces. Cette forte inondabilité, déterminée principalement par la topographie des lieux, a connu cependant au fil des années plusieurs facteurs aggravants :

  • L’urbanisation des zones rurales (création de routes, construction d’habitations,…) a induit une augmentation toujours plus importante des surfaces imperméabilisées. Sur ces surfaces, l’eau des précipitations ruisselle au lieu de s’infiltrer, et vient grossir le débit des fossés et cours d’eau, d’où une montée des eaux plus rapide et plus vigoureuse, et des inondations aggravées.
  • Les travaux relatifs au drainage agricole, en particulier la création d’un important réseau de fossés, ont également eu pour conséquence l’accélération des écoulements en cas de précipitations, aggravant les débordements des cours d’eau.
 Des études hydrauliques menées par le Syndicat ont pu déterminer quelles surfaces riveraines de la Veyle ont le plus de chances d’être inondées fréquemment : on parle de « zone inondable » de la Veyle. Plusieurs communes possèdent des habitations sur cette zone inondable qu’il convient, dans la mesure du possible, de protéger.
 
Dans le cadre de la lutte contre les phénomènes de crue, la politique du Syndicat consiste à agir pour la préservation des champs d’expansion des crues hors zones habitées. En effet, il vaut mieux laisser l’eau s’étendre librement sur les terres agricoles et non bâties, ce qui aura pour effet d’atténuer les crues en zone habitée. Encore faut-il que ce champ d’expansion soit dégagé de tout obstacle à la libre circulation des eaux de crues (de type digue ou remblai).
 
Enfin, sous l’égide des services de l’état, le Syndicat participe à l’élaboration des Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRI). Il s’agit d’un document à portée réglementaire visant à réguler les règles d’urbanisation en zone inondable.




Une qualité des eaux souterraines à surveiller

Bien que majoritairement imperméables, les terrains de la Dombes et de la Bresse laissent localement l’eau s’infiltrer vers des nappes d’eaux souterraines.

De plus, des échanges existent entre les rivières et ces eaux souterraines.

Ces nappes sont souvent utilisées pour l’alimentation en eau potable, l’irrigation agricole et l’industrie. La préservation de leur qualité est donc primordiale.

Par contre du fait de leur situation en profondeur, il est beaucoup plus difficile de bien connaître leur fonctionnement et leur qualité.

D’une manière générale, même si l’eau reste potable, la qualité est moins bonne que ce que l’on pourrait attendre pour de l’eau destinée en partie à l’alimentation humaine. Les polluants les plus présents sont les nitrates issus du lessivage des terrains agricoles. Des traces de polluants d’origine industrielle sont également présentes ponctuellement.

Les problèmes considérés comme les plus importants à résoudre dans les années à venir sont l’eutrophisation liée à la quantité excessive de phosphore (détergents ménagers et rejets agro-alimentaires) et la pollution toxique par les pesticides d’origine agricole et non agricole (collectivités, jardiniers amateurs).

Un certain nombre de "points noirs" issus des rejets de communes sont à traiter en priorité. Ainsi, les stations d’épuration de Marlieux, Neuville les Dames et Chaveyriat, obsolètes à ce jour, vont être remplacées d’ici fin 2006.





Une qualité des eaux superficielles menacée

Les études et analyses préliminaires à la signature du contrat de Rivière ont laissé apparaître la présence de nombreux polluants dans l’eau de la Veyle et de ses affluents.

Rappelons qu’aucune molécule n’est polluante « en soi » mais le devient lorsque sa concentration dans l’eau de la rivière dépasse une certaine limite au-delà de laquelle le milieu s'en trouve perturbé (toxicité voire mortalité pour les être vivants, perturbation des fonctions physiologiques, etc…). Cette limite est différente selon la molécule considérée.
Le tableau ci-dessous énumère (de façon non exhaustive) les principaux polluants présents dans l’eau de la Veyle et de ses affluents, présents à une concentration suffisamment forte pour perturber le milieu aquatique :
 

Polluant
Conséquences sur le milieu
Origine
Nitrates
Second facteur d’eutrophisation
Toxicité sur les amphibiens
Effluents agricole, rejets des collectivités
Phosphates
Premier facteur d’eutrophisation
Industriels, effluents agricoles
Pesticides
Mortalité directe en cas de forte concentration
Perturbations de diverses fonctions physiologiques à moyen et long terme
Agriculture, entretien de la voirie et  des réseaux de transport, usage des particuliers.

 
 




Des zones humides à préserver

Fritillaire Pintade (Frillaria Meleagris)

La Dombes bien sûr est la zone humide la plus remarquable du territoire et la moitié de ses étangs est inclue dans le bassin de la Veyle  qui constitue avec ses affluents, l'exutoire de ces pièces d'eau artificielles.

Forgés par la main de l'homme depuis le 12ème siècle pour la pisciculture d'abord, les étangs sont gérés bien particulièrement avec des alternances d'assecs et d'évolages (périodes en eau) qui contribuent au développement d'une flore et d'une faune remarquables. A ce titre, la Dombes, zone humide d’importance internationale est inscrite dans le réseau Natura 2000. Elle héberge des milliers d’oiseaux migrateurs en hiver et au printemps.

La Dombes a cependant vu des transformations agricoles importantes ces trente dernières années qui ont contribué à diminuer sa richesse naturelle. Par ailleurs, la pisciculture extensive, pourtant essentielle au maintien de cet écosystème fragile est de moins en moins rentable et le développement du cormoran, prédateur très efficace, n’arrange pas la situation.

Les principaux affluents de la Veyle : Irance et Vieux-Jonc, Renon et Menthon rejoignent la vallée de la Veyle pour former un cours d’eau de plaine dont le caractère très calme est accentué par la présence de nombreuses retenues de moulins qui confèrent à la Veyle un profil en "marche d’escalier".

La Veyle "paresse" ainsi sur une trentaine de kilomètres en se divisant en plusieurs bras (petite et grande Veyle). La plaine alluviale de la basse Veyle présente un paysage de prairies humides bocagères particulièrement bien préservé avec une richesse faunistique et floristique inféodée à ces milieux. On peut citer notamment la fritillaire pintade et l’orchis à fleurs lâches pour les plantes remarquables, et le courlis cendré, la huppe et le loriot pour les oiseaux.