Principales caractéristiques et enjeux
Des milieux aquatiques fortement modifiés par l'homme
Le lit du cours d’eau a été considérablement anthropisé au cours des derniers siècles. D’une part, de nombreux moulins ont été construits sur le lit des principaux cours d’eau du bassin versant, afin d’en utiliser la force motrice pour la meunerie principalement. Ces ouvrages (dont certains sont visibles ici), toujours présents aujourd’hui dans des états de conservation variables, ont pour la plupart perdu leur fonction originelle, mais gardent un impact important sur le fonctionnement de la rivière : maintien du niveau du cours d’eau (ce qui donne au cours d’eau un profil en « marche d’escalier »), blocage des sédiments transportés par l’eau au niveau des ouvrages (on parle de « rupture du transport solide »), créations de « plans d’eau » à l’aval de chaque moulin consécutives à l’érosion causée par la chute d’eau, etc. Tous ces facteurs possèdent un impact important sur le fonctionnement hydraulique et écologique de la rivière, que le Syndicat Mixte Veyle Vivante s’emploie à gérer.
Une zone inondable importante et active

Lors des périodes de forte pluviométrie, l’eau de la Veyle (et, dans une moindre mesure, de certains de ces affluents) déborde de son lit et recouvre les terrains environnants sur de vastes surfaces. Cette forte inondabilité, déterminée principalement par la topographie des lieux, a connu cependant au fil des années plusieurs facteurs aggravants :
- L’urbanisation des zones rurales (création de routes, construction d’habitations,…) a induit une augmentation toujours plus importante des surfaces imperméabilisées. Sur ces surfaces, l’eau des précipitations ruisselle au lieu de s’infiltrer, et vient grossir le débit des fossés et cours d’eau, d’où une montée des eaux plus rapide et plus vigoureuse, et des inondations aggravées.
- Les travaux relatifs au drainage agricole, en particulier la création d’un important réseau de fossés, ont également eu pour conséquence l’accélération des écoulements en cas de précipitations, aggravant les débordements des cours d’eau.
Une qualité des eaux souterraines à surveiller
Bien que majoritairement imperméables, les terrains de la Dombes et de la Bresse laissent localement l’eau s’infiltrer vers des nappes d’eaux souterraines.
De plus, des échanges existent entre les rivières et ces eaux souterraines.
Ces nappes sont souvent utilisées pour l’alimentation en eau potable, l’irrigation agricole et l’industrie. La préservation de leur qualité est donc primordiale.
Par contre du fait de leur situation en profondeur, il est beaucoup plus difficile de bien connaître leur fonctionnement et leur qualité.
D’une manière générale, même si l’eau reste potable, la qualité est moins bonne que ce que l’on pourrait attendre pour de l’eau destinée en partie à l’alimentation humaine. Les polluants les plus présents sont les nitrates issus du lessivage des terrains agricoles. Des traces de polluants d’origine industrielle sont également présentes ponctuellement.
Les problèmes considérés comme les plus importants à résoudre dans les années à venir sont l’eutrophisation liée à la quantité excessive de phosphore (détergents ménagers et rejets agro-alimentaires) et la pollution toxique par les pesticides d’origine agricole et non agricole (collectivités, jardiniers amateurs).
Un certain nombre de "points noirs" issus des rejets de communes sont à traiter en priorité. Ainsi, les stations d’épuration de Marlieux, Neuville les Dames et Chaveyriat, obsolètes à ce jour, vont être remplacées d’ici fin 2006.
Une qualité des eaux superficielles menacée
Les études et analyses préliminaires à la signature du contrat de Rivière ont laissé apparaître la présence de nombreux polluants dans l’eau de la Veyle et de ses affluents.
Polluant
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Conséquences sur le milieu
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Origine
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Nitrates
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Second facteur d’eutrophisation
Toxicité sur les amphibiens
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Effluents agricole, rejets des collectivités
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Phosphates
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Premier facteur d’eutrophisation
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Industriels, effluents agricoles
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Pesticides
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Mortalité directe en cas de forte concentration
Perturbations de diverses fonctions physiologiques à moyen et long terme
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Agriculture, entretien de la voirie et des réseaux de transport, usage des particuliers.
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Des zones humides à préserver

La Dombes bien sûr est la zone humide la plus remarquable du territoire et la moitié de ses étangs est inclue dans le bassin de la Veyle qui constitue avec ses affluents, l'exutoire de ces pièces d'eau artificielles.
Forgés par la main de l'homme depuis le 12ème siècle pour la pisciculture d'abord, les étangs sont gérés bien particulièrement avec des alternances d'assecs et d'évolages (périodes en eau) qui contribuent au développement d'une flore et d'une faune remarquables. A ce titre, la Dombes, zone humide d’importance internationale est inscrite dans le réseau Natura 2000. Elle héberge des milliers d’oiseaux migrateurs en hiver et au printemps.
La Dombes a cependant vu des transformations agricoles importantes ces trente dernières années qui ont contribué à diminuer sa richesse naturelle. Par ailleurs, la pisciculture extensive, pourtant essentielle au maintien de cet écosystème fragile est de moins en moins rentable et le développement du cormoran, prédateur très efficace, n’arrange pas la situation.
Les principaux affluents de la Veyle : Irance et Vieux-Jonc, Renon et Menthon rejoignent la vallée de la Veyle pour former un cours d’eau de plaine dont le caractère très calme est accentué par la présence de nombreuses retenues de moulins qui confèrent à la Veyle un profil en "marche d’escalier".
La Veyle "paresse" ainsi sur une trentaine de kilomètres en se divisant en plusieurs bras (petite et grande Veyle). La plaine alluviale de la basse Veyle présente un paysage de prairies humides bocagères particulièrement bien préservé avec une richesse faunistique et floristique inféodée à ces milieux. On peut citer notamment la fritillaire pintade et l’orchis à fleurs lâches pour les plantes remarquables, et le courlis cendré, la huppe et le loriot pour les oiseaux.